samedi 17 mai 2014

Cinquième dimanche de Pâques

18/05/14

Jean 14, 1-12

Entre la dernière Cène et l’agonie à Gethsémani saint Jean nous rapporte un long discours de Jésus à ses disciples. Il s’agit en fait de confidences intimes que le Seigneur fait à ses proches avant de les quitter. Ces paroles constituent le testament du Seigneur. On peut dire que ces chapitres de l’évangile selon saint Jean sont un sommet de la révélation chrétienne. La plus haute théologie s’y mêle en effet avec l’humanité véritable de Jésus. Le Maître sait que son départ de ce monde, en passant par la mort de la croix, va constituer un traumatisme pour ses amis. Lui qui est doux et humble de cœur veut donc les préparer et les consoler : « Ne soyez donc pas bouleversés ». C’est dans ce contexte que nous devons recevoir les paroles de l’évangile de ce dimanche. Jésus désire orienter ses disciples vers deux réalités : l’avenir, ce qui suivra sa mort, et la foi en lui. Cet évangile situé avant Pâques a bien toute sa place dans le temps de Pâques. Il nous parle en effet de la vie éternelle, conséquence de la victoire du Christ sur la mort par sa résurrection d’entre les morts : « Dans la maison de mon Père beaucoup peuvent trouver leur demeure… Je pars vous préparez une place… Là où je suis vous y serez aussi ». Avant même de vivre le mystère de Pâques dans son âme et dans sa chair le Seigneur se révèle comme celui qui est la Vie. Suivre le chemin qu’il est, c’est entrer déjà dans la vie éternelle. Dans notre foi chrétienne la vie éternelle, la vie de communion avec Dieu notre Père, n’est pas seulement une réalité lointaine que nous ne connaitrons qu’après le passage de notre mort. Non, la vie éternelle est déjà commencée dès maintenant grâce au baptême et à la foi. Le sacrement de baptême greffe sur la fragilité de notre vie humaine marquée par le péché et le scandale du mal la vie de Jésus elle-même. Mais nous sommes incapables de le reconnaître et de le vivre si nous ne mettons pas notre foi en celui qui se présente à nous comme la Vérité : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». La réalité de la communion avec Dieu et de sa présence dans nos vies est cachée et secrète, elle est même fragile car elle est remise entre nos mains, à notre liberté. Nous pouvons croire ou ne pas croire. La vie du Christ et sa victoire pascale triomphent en chacun d’entre nous chaque fois que nous faisons un acte de foi et qu’à la suite de Pierre nous lui disons de tout notre cœur : Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant. Jésus n’a jamais directement dit : Je suis Dieu. Mais dans notre page d’évangile il va très loin pour faire comprendre à ses amis le lien intime et unique qui l’unit à celui qu’il nomme son Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père… Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Saint Paul affirme dans sa lettre aux Colossiens que Jésus est l’image du Dieu invisible. C’est ce mystère inouïe qu’avant de mourir Jésus veut révéler à ses amis : En lui habite, demeure le Dieu invisible. Ecouter le Christ, c’est donc écouter Dieu lui-même. Voir le Christ agir, c’est être témoin de l’action du Père. C’est la raison pour laquelle cet homme, nommé Jésus de Nazareth, peut exiger de ses disciples l’acte de foi, réservé à Dieu seul. Aucun grand prophète de l’Ancien Testament n’aurait osé dire : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». C’est parce que Jésus s’est clairement révélé comme l’égal du Père que les autorités religieuses l’ont condamné au supplice de la croix. Dans leur ignorance elles n’ont vu en lui qu’un blasphémateur. L’évangile de cette liturgie nous renvoie à la première conclusion de l’évangile selon saint Jean au chapitre 20, conclusion qui est une parfaite synthèse du testament du Seigneur tel que nous venons de le méditer ensemble :


Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

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